Le vainqueur de cette élection ne présidera pas longtemps aux destinées
de Layrac : à peine seize mois jusqu'aux élections municipales de 2014.
Mais, d'ici là, il ne pourra pas échapper à quelques sujets sensibles.
Trois listes sont dans les starting-blocks pour le premier tour, dimanche prochain. Celle du maire sortant
Pierre Pujol, celle de l'ancien premier adjoint
Patrick Torcello et celle de
Philippe Marulaz.
Seul Pierre Pujol n'a pas souhaité s'exprimer : « Les
autres font ce qu'ils veulent, moi, je ne vous répondrai pas. Je fais
une campagne toute simple et je suis serein. Mais, étant encore maire de
Layrac, j'estime que je dois rester neutre. J'attendrai la fin du
premier tour pour dire ce que j'ai à dire. »
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1 Quelle position sur la LGV ?
Philippe Marulaz, de la liste Priorité Layrac. Il faut
que la solution choisie soit la moins impactante possible pour Layrac.
Cette solution existe, c'est la modernisation de la voie actuelle. Mais
l'État considérera-t-il que le barreau Bordeaux-Toulouse est essentiel ?
Si c'est le cas, je ferai tout pour bloquer la solution qui a été
choisie par la Communauté d'agglomération d'Agen (CAA) : le tracé H226,
qui privilégie un tunnel. Je ferai des réunions avec toutes les communes
qui sont contre, je bloquerai tous les rouages, que ce soit à la CAA ou
au Conseil général.
Patrick Torcello, de la liste L'Union pour Layrac.
Est-ce normal de ne pas faire passer cette voie par la gare centrale
d'Agen, tout cela pour gagner une dizaine de minutes ? La conséquence
est que cela va impacter la plaine Agenaise qui est fertile. En plus, le
tracé choisi, le H226, n'est pas judicieux. C'est celui qui coûte le
plus cher et qui frappera le plus de Layracais. Pour arriver à ce choix,
on a plus pris en compte les petits oiseaux et la nature que les
hommes. Nous allons donc tout faire pour arrêter ce tracé en mobilisant
les grandes instances qui nous dirigent.
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2 Quelle place pour Layrac dans l'Agglo ?
Philippe Marulaz. Aujourd'hui, Layrac n'y a aucun
poids, du fait que le maire sortant dit toujours oui au président de la
CAA. Layrac est devenu une commune d'ajustement. Pour que nous
retrouvions du poids, il ne faudra pas dire « oui » systématiquement,
mais tout négocier pied à pied. Et si des décisions sont prises, il
devra y avoir des compensations. Même si nous n'avons que deux voix à
l'Agglo, nous avons vocation à fédérer les petites communes rurales qui
n'en n'ont qu'une, nous jouerons le rôle d'un pont.
Patrick Torcello. Il faut que nous nous imposions plus à
la CAA. Ne pas dire oui à tout, mais savoir taper du poing sur la
table. Nous avons aussi nos propres opinions et il faut que cela
ressorte par moments.
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3 Quelle décision le soir du premier tour ?
Philippe Marulaz. Nous en avons discuté entre nous,
normalement, nous devrions figurer au second tour. Nous avons un
positionnement hors des querelles qui secouent les deux autres listes
qui règlent leurs comptes. Notre seule priorité, c'est Layrac. Du coup,
je ne me vois pas ne pas être au second tour, ou alors cela voudrait
dire que nous avons été très mauvais. Nous partons confiants.
Patrick Torcello. Nous allons forcément faire plus de
10 % dimanche soir. Il y a même de très fortes chances que nous virions
en tête. C'est quelque chose que je ressens en faisant le tour des
Layracais. Nous n'avons pas encore envisagé le cas où ne figurerions pas
au second tour et un éventuel désistement en faveur d'une autre liste.
Au début était la LGV
Cette élection anticipée est devenue inévitable quand, en mai dernier,
les élus Layracais ont démissionné du Conseil municipal les uns après
les autres.
Tous reprochaient au maire de ne pas s'être montré assez pugnace lorsque la CAA a entériné le tracé de la LGV.
Ce projet, dit H226, fait passer la voie sous la Garonne, puis fait
ressortir ce tunnel au pied du prieuré de Layrac. Fin septembre, une
ultime démission a fait tomber le Conseil municipal, provoquant les
élections anticipées.
Premier tour, dimanche et second tour, dimanche 25 novembre.