mercredi 2 mars 2011

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Initialement publié le Jeudi 9 septembre 2010

1)      « Si c’est un homme », Primo Levi, Julliard 1987 


                    
Pourquoi lire ou relire ce livre plus                                                        
de 60ans après sa première parution
en italien, plus de 20 après sa traduction
 et son édition en français ?
Voila l’opinion d’Angelo Rinaldi , critique littéraire du Figaro jusqu’à sa retraite (http://fr.wikipedia.org/wiki/Angelo_Rinaldi  )
« On est volontiers persuadé d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’holocauste, on est convaincu d’en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l’accumulation, on a envie de crier grâce. C’est que l’on n’a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l’état du malheur. Peu l’ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l’air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n’est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité. »
Alors que trois générations se sont succédé depuis les horreurs du nazisme, il est important que ceux qui n’ont pas vécu cette période aient accès à des témoignages et s’il faut en choisir un c’est cet ouvrage de Primo Levi.
Ce témoignage livré de façon simple, sobre, est empreint d’une force et d’une dignité extraordinaires. Primo Levi nous explique ici sa survie quotidienne au camp d’Auschwitz : froid, faim, épuisement, humiliations, maladie, lutte de chaque minute pour survivre. Mais au delà encore, il a voulu mettre en évidence le méticuleux et implacable processus de déshumanisation mis en place par les nazis à l’égard des Juifs : des hommes coupés du monde, auxquels on a volé leur famille, leurs souvenirs, leurs biens, leur image, leurs repères, leur dignité. Il n’est pas décrit dans ce livre de scènes spectaculaires de violence mais pourtant la violence envers l’homme est omniprésente, parfois claire, parfois sournoise.
La lecture de ce livre est très accessible. Le récit proprement dit est suivi d’un appendice d’une quarantaine de pages, écrit en 1976, où Primo Levi répond aux questions qui lui ont été le plus fréquemment posées.
1. Dans votre livre, on ne trouve pas trace de haine à l’égard des Allemands ni même de rancœur ou de désir
de vengeance. Leur avez-vous pardonné ?
2. Est-ce que les Allemands, est-ce que les Alliés savaient ce qui se passait ? Comment est-il possible qu’un tel
génocide, que l’extermination de millions d’êtres humains ait pu se perpétrer au cœur de l’Europe sans que
personne n’en ait rien su ?
3. Y avait-il des prisonniers qui s’évadaient des Lager ? Comment se fait-il qu’il n’y ait pas eu de rébellions
en masse ?
4. Etes-vous retourné à Auschwitz après votre libération ?
5. Pourquoi parlez-vous seulement des Lager allemands, et ne dites-vous rien des camps russes ?
6. Parmi les personnages de Si c’est un homme, quels sont ceux que vous avez revus après votre libération ?
7. Comment s’explique la haine fanatique des nazis pour les Juifs ?
8. Que seriez-vous aujourd’hui si vous n’aviez pas été prisonnier dans un Lager ? Qu’éprouvez-vous lorsque
vous vous remémorez cette période ? A quels facteurs attribuez-vous le fait d’être encore en vie ?
Genèse de l’œuvre
Primo Levi avait été chargé en 1945, avec un autre déporté, de rédiger un rapport technique sur le fonctionnement du camp d’extermination d’Auschwitz pour les Alliés. Ce travail lui servira de base pour la rédaction de Se questo è un uomo, ainsi que des brouillons rédigés à l’intérieur du camp. Il lui fut difficile de trouver un éditeur italien. Finalement le livre parut en 1947, publié à 2 500 exemplaires et passa inaperçu. Ce n’est qu’à la publication de son second livre La Trêve (La Tregua), en 1963, que Primo Levi fut remarqué, et que Se questo è un uomo trouva sa place et fut traduit en de nombreuses langues. Ce n’est qu’en 1987 qu’il fut traduit en français.
Si c’est un homme est un récit autobiographique. Primo Levi le précise dans la préface, tous les faits qu’ils relatent sont véridiques. Libéré d’Auschwitz, Primo Levi témoigne. Il décrit la peur, l’instinct de survie, la mort et l’humiliation qu’ont vécus les déportés. Il fait partie d’un convoi de six cent cinquante Juifs, mais seulement quatre-vingt-seize hommes et vingt-neuf femmes sont épargnés. Les autres, déclarés invalides, sont immédiatement gazés. Ils luttent tous contre la déshumanisation dont ils sont les victimes : on leur retire leur nom, ils sont tatoués comme du vulgaire bétail. Malgré tout, l’auteur parvient à se faire quelques amis : Lorenzo, un ouvrier, mais surtout Alberto, son meilleur ami… Vivre, non. Simplement survivre.

Un extrait
« Alors, pour la première fois, nous nous apercevons que notre langue manque de mots pour exprimer cette insulte : la démolition d’un homme. En un instant, dans une intuition quasi prophétique, la réalité nous apparaît : nous avons touché le fond. Il est impossible d’aller plus bas : il n’existe pas, il n’est pas possible de concevoir condition humaine plus misérable que la notre. Plus rien ne nous appartient : ils nous ont pris nos vêtement, nos chaussures, et même nos cheveux ; si nous parlons, ils ne nous écouteront pas, et même s’ils nous écoutaient, ils ne nous comprendraient pas. Ils nous enlèveront jusqu’à notre nom : et si nous voulons le conserver, nous devrons trouver en nous la force nécessaire pour que derrière ce nom, quelque chose de nous, de ce que nous étions, subsiste ».
Des avis de lecteurs et lectrices:
« S’il faut conseiller un livre pour comprendre l’horreur de la dernière guerre, c’est celui-ci. Ainsi, on sait, mieux qu’avec n’importe quelle commémoration, le quotidien avilissant, dégradant, mortifiant de ces camps de la mort, car si on en sortait vivant, une partie de l’humain était morte sur place.”
« Superbe livre, étonnement objectif, sur les camps de concentration… Pour la première fois en lisant un livre sur la Seconde Guerre mondiale, je n’ai pas ressenti de peine ou de pitié, mais tout simplement la réalité. “
A vous de vous faire votre opinion!

Pour en savoir plus sur Primo Levi : http://www.evene.fr/celebre/biographie/primo-levi-5000.php
2)Un Week end meurtrier, Alain Gandy, Presses de la Cite 2009

L’auteur :
Alain GANDY
Incité par Erwan Bergot (http://www.evene.fr/celebre/biographie/erwan-bergot-16133.php ) , son ami, Alain Gandy s’est peu à peu lancé dans l’écriture. Après avoir écrit une quinzaine de romans et de documents, il s’est fait avec succès une spécialité du roman policier régional grâce aux aventures du gendarme Combes. Joseph Combes, en poste à Villefranche, dans le Rouergue est le héros récurrent de ses romans



Un résumé
Semaine de Pâques, 1980. Un autocar d’Aveyronnais nostalgiques de leur région natale a dérapé sous un orage et basculé dans les gorges de l’Aveyron. Il n’y a aucun survivant…
On charge le juge d’instruction Massac de l’affaire, qu’il croit liée à de sombres magouilles immobilières. Il recommande comme enquêteur son vieil ami Joseph Combes, devenu détective privé après une brillante carrière dans la gendarmerie. Fidèlement épaulé par son épouse Claire, – qui s’occupe activement de leurs deux enfants et sait lui inspirer des pistes judicieuses pour ses enquêtes – Combe découvre qu’en réalité le conducteur du car a été tué par une arme à feu et que huit des passagers inscrits s’étaient désistés. Alors, quelle est la cause réelle de cet accident présumé ? Malveillance ? Machination financière aux allures de complot ? Ou bien crime ordinaire ?

Commentaires d’un lecteur
• 23 juin 2009 05:41, par Paul Maugendre
Une fois de plus Alain Gandy nous propose une aventure palpitante, solide, pleine de rebondissements, dans une région française pourtant pas réputée pour ses délits et ses crimes de sang. Il ne se perd pas en descriptions oiseuses et l’épilogue tombe comme un couperet, sans traîner en longueur. Le personnage de Combes prend de plus en plus d’épaisseur, et ses confrontations avec le juge Massac, et le procureur Proutès le montrent en homme déterminé, mais également humain, sensible. Mais que serait Combes sans l’apport et le soutien efficace de sa femme et de ses enfants ?

Mon commentaire
C’est bien un livre de rentrée ! Ni une œuvre littéraire inoubliable, ni très convaincant, ni vraiment palpitant mais facile à lire et si les personnages vous plaisent vous pouvez les retrouver dans les livres de cet auteur déjà publiés (http://www.pressesdelacite.com/site/alain_gandy_&200&4257&4.html) et dans ceux à venir

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